12.09.2014

Quand les tests d'efficience globale font advenir le sujet...



 « Voulez-vous m'écrire une phrase, ce que vous voulez, mais une phrase entière. »

Cette question, d’apparence anodine, est la seule du MMS qui permette de s'évader, de sortir du cadre, de laisser libre cours à sa pensée de l'instant. Fenêtre ouverte sur soi, sur son monde interne, ou miroir de l’âme, elle donne l’occasion de se raconter, et de s’inscrire en tant que sujet – sujet pensant, sujet désirant - dans son histoire et dans le temps. L’acte d’écrire n’est pas non plus anodin. Combien de résidents s’exclament « Je ne sais plus écrire », ou « Je n'ai pas écrit depuis si longtemps... », puis, essayant vaille que vaille, y parviennent finalement, quand bien-même les mots se font pattes de mouches, ou filet informe de vagues et de boucles…
L'empreinte est là, sur le papier, unique, précieuse.

Dans les mots choisis, dans les phrases écrites, émerge le Moi – ébréché, fragilisé, défensif, ou vaillant. Quelque chose de l’identité, de l'intime, des petits bouts d’histoire, des bribes d’angoisse ou d’espoirs, des interrogations, et puis, tapis dans l’ombre, les fidèles compagnons de l'Humain, Eros et Thanatos…
A nous, psychologues, neuropsychologues, d'entendre ces vox clamantis in deserto...


J’ai passé un test de psychologie
Fermez la porte
Ferme les yeux
L’amour est enfant de bohème qui n’a jamais connu de loi
Je pense à toi
Nous aimons la nature

Papa maman ils me manquent

Bonjour madame je vous trouve très sympathique
Ma maison n’est plus habitée depuis cinq ans
Souvent femme varie, bien fol est qui s’y fie
J’aime la solitude
Papa, Jacques, venez me voir
Il fait beau aujourd'hui

Je suis content

Hier j'ai été heureux d'aller visiter les lumières à Paris
Je ne sais pas ce que je ferai cet après-midi
Je suis ici dans une maison de retraite
Je suis perdu et égaré
Je suis très bien ici
Quel jour sommes nous
Après avoir fait des efforts je suis arrivée à rouvrir mes yeux qui étaient fermés
Je joue du piano
Je sais la naissance de Gérard Philippe 4-12-1922 au 25-11-1959
Je suis malade
Bonjour quel temps fait-il ?
Il était une fois dans la forêt lointaine un joli petit écureuil venait se promener
Je vais au marché pour des fruits
J’aime beaucoup mes enfants et mes petits-enfants
Je suis contente que vous veniez me voir
Je ne suis pas fatigué
Lorsque mes enfants sont auprès de moi je suis une femme heureuse
Je voudrais savoir jusque quand on va me garder ici
Demain il fera jour
J’aimerais bien partir
C’est l’hiver, depuis plusieurs jours nous n’avons pas vu le soleil
Pour me reposer je m’allonge sur le lit
Je voudrais mourir le plus tôt possible
Je vous aime affectueusement

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